Confidences et aroma sur le chemin de Compostelle

Armand nous offre son chemin avant de mettre un pied devant l’autre pour concrétiser l’aventure Compostelle. Il nous raconte, également, cette tranche de vie au sein des plantes, de la nature et des éléments.

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Pourquoi au XXIème siècle, décider un jour de partir marcher, de quitter les siens, de quitter son petit confort? Pourquoi se retrouver à marcher sous la pluie, à avoir mal aux pieds, à manger une pomme sur le bord des routes, à discuter avec un inconnu venu de l’autre bout du monde ou encore à dormir dans un petit lit rustique totalement désuet par rapport aux standards de l’hôtellerie ? Du jour au lendemain on passe du statut de sédentaire plus ou moins embourgeoisé à celui de pèlerin. Pourquoi devenir tout à coup plus fragile, plus vulnérable, plus solitaire
A ces questions il n’y a pas vraiment de réponse. Chacun y va pour ses propres raisons et toutes sont bonnes. Et cela dure depuis plus de 1000 ans puisque les premiers écrits sur ce pèlerinage datent de l’an 970.

Peux-tu fouiller au fond de toi et nous raconter ce projet ?:

Ce projet a germé dans ma tête à un moment charnière dans ma vie. Il y a eu le départ brutal de mon épouse et tout le chagrin, le désarroi et le questionnement qui s’en est suivi. Puis il y a eu le départ en retraite qui est arrivé et aussi l’approche de la soixantaine. Personne ne m’attend à la maison (les enfants sont grands et même s’ils sont très proches dans mon cœur, ils sont éloignés géographiquement). Par ailleurs, j’aime marcher et ce chemin me fascinait inconsciemmentÉtant plutôt à ranger dans la catégorie des agnostiques voire des athées, ce ne sont à l’évidence pas des raisons religieuses qui m’ont poussées sur les routes mais c’était le moment de le faire. Une sorte de quête, juste pour marcher, pour lire, pour réfléchir, pour rencontrer d’autres marcheurs. Peut-être aussi l’espoir plus ou moins avoué, que marcher me ferait avancer. Moi qui aime beaucoup voyager dans des pays lointains, j’ai voulu par cet acte juste revenir à l’essentiel. C’était comme une évidence.

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Quel a été votre parcours?: 

Je suis parti en octobre dernier avec mon ami Georges et nous avons cheminé pendant 10 jours à travers la campagne, au départ du Puy en Velay jusqu’à Conques. Nous avons traversé la France rurale, une France qui prend le temps de discuter, la France des petits villages. Ce fut un peu le salon de l’agriculture avant l’heure. Ce fut aussi la ronde des églises, des institutions religieuses et des spécialités régionales. Il y a plusieurs chemins qui mènent à travers la France à cette ville de Compostelle située dans la province de Galice en Espagne. Le plus connu d’entre eux, est la via Podiensis qui part du Puy en Velay. Mais il y a aussi des départs de Vezelay, du Mont St Michel, d’Arles et même de Paris au pied de la célèbre tour St Jacques.
Tous ces itinéraires se rejoignent à St Jean Pied de Port au pied des Pyrénées pour s’engager sur le Camino Frances, la partie espagnole. Pour les plus déterminés qui arrivent au bout, c’est 1600 km au total et 3 mois de marche à raison de 20 km/jour.

Mais comment se passe une journée pour un pèlerin?

 Tout d’abord, il faut connaître son parcours (distance, dénivelé, durée), connaître la météo (même si cela n’a pas grande importance), savoir où dormir le soir. Ensuite après un petit déjeuner avec les autres pèlerins, on marche jusqu’à 15-16h environ, sans oublier le petit pique-nique à mi parcours. Parfois en chemin, on peut visiter une chapelle, un village ou prendre un petit café au soleil. Ensuite c’est l’arrivée au gîte, l’installation, la lessive quotidienne (car on emporte le minimum pour le poids), les ablutions, quelques échanges avec les autres pèlerins et la préparation de l’étape du lendemain. Vient l’heure du dîner préparé souvent par le propriétaire du gîte sans oublier de faire tamponner son petit passeport appelé Credencial qui prouve, à qui pourrait en douter, que l’on est passé par là. Souvent la veillée est propice aux discussions ou à la lecture. Reste à trouver le sommeil en passant outre les ronflements des uns ou des autres. Pas de télé, pas d’ordinateur, pas de mails. Non rien de tout ça. Une journée toute simple mais une journée de plaisir, du plaisir de simplement marcher.

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Ce chemin n’a pas d’âge et pas de nationalités mais est parsemé de doutes et de force. D’où sont venus les vôtres?

 Ma surprise, c’est l’engouement pour ce chemin. Nous avons rencontré des personnes de tous les âges, de multiples nationalités, avec des motivations très variées. Plusieurs hommes seuls, une nièce avec sa tante, trois dames du Périgord, deux jeunes filles allemandes, une jeune française qui changeait de boulot… tous dans un état d’esprit extrêmement bienveillant. Le seul lien entre ces gens est qu’ils sont tous pèlerins. C’était formidable et j’avoue un peu magique.
Il y a eu des moments forts : le départ du Puy, ville oh combien marquée par le christianisme, la traversée de l’Aubrac si sauvage et l’arrivée à Conques avec cette abbatiale magistrale dans ce si petit village.
Il n’y a pas eu des moments de doute: car quand on est parti on ne pense plus qu’à mettre un pied devant l’autre et à faire son étape. Son meilleur ami devient son sac à dos mais le plus léger possible et ses meilleures alliées deviennent ses chaussures et sa veste de pluie. Et oui! les priorités changent et l’homme est un être doté d’une forte capacité d’adaptation.

Es-tu devenu un Addict de Compostelle?  

Je prépare la deuxième étape de Conques à St Jean Pied de Port (500 km). Ce sera en avril et il me restera pour plus tard la dernière partie en Espagne mais 2 livres m’aident plus particulièrement pour cette aventure:

📚 « Immortelle Randonnée « de Rufin 👈 et 👉 » Miam miam dodo »  

 Quand on commence ce chemin, il faut arriver au bout même si c’est en mille morceaux. Voici mes conseils pour Armand et ceux qui, comme lui, veulent aborder les chemins d’un bon pied…

6 Conseils « poids plume » pour essayer de recoller les morceaux: 

1/ Un baume réconfortant pour les pieds   👈🏼et des pansements seconde peau. Pour les ampoules, le soir appliquer une goutte de cette synergie, 5ml de macérât  d’arnica, 5 gouttes d’huile essentielle de lavande vraie,  5 gouttes d’huile essentielle de géranium rosat et 5 gouttes d’hélichryse italienne ou Corse. Le géranium rosat stoppe les saignements et éloigne les moustiques également.

2/Une potion magique pour dormir et des bouchons d’oreilles : L’huile essentielle de lavande vraie et là encore un indispensable pour une double possibilité.

  •  Dans la tisane de valériane du soir, 2 gouttes dans 1 cc de miel.
  • En olfaction, 1 goutte à l’intérieur des poignets qu’on sniffe jusqu’à l’endormissement. La lavande vraie est également antiseptique.

3/ Un lave-main sans eau:  5ml de gel d’aloé Vera et 3 gouttes d’huile essentielle de palmarosa . Puis mettre 1 goutte de ce mélange sur les mains et les frotter ensemble. Le palmarosa peut également jouer le rôle de déodorant corporel et l’aloè Vera apaise les coups de soleil.

4/ Le couteau-Suisse du randonneur: L’huile essentielle de tea tree (piqûres, brûlures, morsures, problèmes ORL, fongicide, antiseptique…).

5/ Un anti-aïeaïeaïe mes courbatures: Des gélules de saule ou de reine des prés. De l’huile essentielle de menthe poivrée à mélanger dans du macérât d’arnica, efficace également sur les maux de tête, les problèmes digestifs et donne du tonus.

6/ Un spray anti punaises de lit: Mélanger dans un petit spray vide de 10ml : 2 gouttes d’huile essentielle de tea tree, 2 gouttes d’ huile essentielle d’eucalyptus citronné, 2 gouttes de lavande aspic, 1 goutte d’huile essentielle de clou girofle et finissez de remplir avec du « solubol » ou un autre dispersant.

 🚨Les huiles essentielles sont à éviter pour les femmes enceintes, allaitantes et les enfants de moins de 6 ans. L’ huile essentielle de menthe poivrée est contre indiquée pour les épileptiques. Elles doivent se prendre impérativement en mélange avec de l’huile végétale ou du miel. (Mais n’hésitez pas à me demander un conseil).

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Et vous, avez vous prévu une randonnée ou une retraite pour vous retrouver, vous ressourcer ou tout simplement vous faire plaisir en empruntant les Routes? Un petit bout de votre chemin est le bienvenu!… À bientôt.

YogaCat Naturopathe.


PS: Je vous offre une invitation pour « Destination Nature » à Paris 

20 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Je ne suis absolument pas croyante mais je rêve d’arriver à faire ce chemin un jour. C’est un vrai parcours spirituel, que l’on soit croyant ou non, un dépassement de soi.
    Très bel article, merci 🙂

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    1. 👏👏👏 C’est tout à fait cela! Merci…Certains voient aussi cela comme une ouverture vers une autre vie ( passer à autre chose) , un pas vers le mieux être! La marche est une detox de l’esprit… Belle soirée ! Peut-être dans tes cours? 💋

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      1. Non devant top chef mais bien essayé !

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        1. 😉😄… Il faut savoir se décontracter!

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  2. Joëlle dit :

    Deuxième découverte pour moi: l’H.E. de tea-tree / mélaleuque, lors d’une marche ratée… Sur tapis (de marche) roulant, au pays des Amish. Je suis tombée sur ledit tapis, qui s’est fait une joie de bien me râper le genou, ça saignait même ! C’était un dimanche, dans un hôtel éloigné de tout, pas de pharmacie en vue, j’ai lavé à l’eau et passé de l’huile de mélaleuque, qui a empêché toute infection! Après, peu fière de moi, portant des shorts malgré tout, je n’osais pas dire ce qui m’était arrivé aux gens qui voyaient le triste état de mon genou cicatrisant. Je racontais que lors d’une promenade en calèche Amish, on s’était fait attaquer par des indiens et que j’avais dû sauter de la charrette que le cheval affolé tirait à vive allure !!!
    Comme quoi, la vraie marche c’est celle qu’on s’offre en pleine nature, et non en salle de sport fermé entre quatre murs! On y est à l’abri des Apaches scalpeurs… de genou! 😅
    Bon weekend, bisous

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    1. Effectivement, je suis comme toi… Les tais de course des salles de sport ne sont pas mes amis. Mon seul tapis-ami est celui de yoga! Bravo, tu as de la repartie et ton histoire m’a bien fait rire! Je vois que tu es une adepte des huiles essentielles! Passes un bon WE et j’espère que ta semaine sera moins chargée que celle passée! 💋.

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  3. Joëlle dit :

    Merci Cat pour ce témoignage et tous ces bons conseils sur les huiles essentielles. La marche est LE sport pour tous, nul besoin d’équipement particulier si ce n’est une bonne paire de chaussures, et les huiles essentielles dont tu parles. D’ailleurs, j’ai découvert l’intérêt de l’ H.E. de lavande lors d’une randonnée de vacances –notre première escapade sans les enfants, un peu de stress au début ^^, puis la joie de n’être que nous deux, et en plus dans un cadre magnifique, celui des Açores! Bref, mes chaussures de rando toutes neuves ne m’ont pas fait de cadeau: bonjour les ampoules! L’huile de lavande (je n’avais que ça sur moi) a calmé la douleur et m’a permis de continuer à avancer les jours suivants.
    (À suivre sur le commentaire suivant…)

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    1. Ça devait être un beau séjour dans le partage des ampoules;) mais la redécouverte de l’autre car sans enfants, c’est autre chose! Et en plus vive la lavande, c’est une valeur sûre … Bon WE

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  4. Virginie dit :

    Un chemin très symbolique qui doit être très enrichissant à faire !

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    1. La marche est synonyme de « vidange » de tête et finalement pourrait se faire sur tous les chemins mais celui ci effectivement a un plus…une autre dimension.
      Les rencontres y sont enrichissantes et l’organisation y est top. Bon WE💋

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  5. Je rêve de faire le chemin de Compostelle un jour (quand les enfants seront grands et que je pourrais prendre autant de temps pour partir seule). pour les trésors architecturaux qui le parsèment, pour le plaisir de marcher, pour le « chemin » personnel qui se fait tout au long de ce périple et pour l’accomplissement que ça représente.

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    1. Tu as raison ça doit être un ressenti inégalable de marcher et de se laisser porter par ses pas !… Bonne journée.💋

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  6. Une vraie aventure ce pelerinage ! Pour ma part, j’aimerai bien pendant les grandes vacances faire des marches/petites randonnées dans les alpes j’adore les excursions et les aventures même si j’en ai pas faites beaucoup 😉

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    1. Marcher vide la tête et les pieds eux font la tête!;). Les Alpes sont magnifiques l’été comme le Mercantour où l’on trouve de belles randos et tu peux te ressourcer pour entamer une nouvelle année de médecine! Belle soirée

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  7. Souris Maman dit :

    j’aime la marche et quand je voyage ou même sort avec les enfants , c’est toujours à pied, j’aime prendre mon temps, flâner , regarder…par contre je n’ai jamais pensé à un pèlerinage en quelque sorte , belle après midi cat

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    1. Les chemins de grandes randonnées sont tapissés de problèmes éliminés par la pensée ainsi un ressourcement s’opère et la marche aide à cela… C’est un baume!

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  8. Carole dit :

    La marche est mon quotidien à travers mon travail ou bien mes courses.
    C’est tout d’abord par soucis de ne pas polluer, ensuite il y a le plaisir de bouger.
    J’aimerais plus tard faire le chemin de Compostelle.
    Bon après midi, Cat !

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    1. C’est vrai que dans la vie d’une femme, on court beaucoup mais Compostelle est un autre chemin, celui de son soi;)… Ça donne envie… Bonnes courses;).💋

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      1. Carole dit :

        Tout à fait, c’est pour cela que je l’envisage lorsque mes enfants seront partis de la maison et que je pourra penser davantage à mes envies.

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